Rencontre avec Christian Tanguy

Rencontre avec Christian Tanguy

Christian Tanguy est un mordu de la randonnée. Il s’est beaucoup investi dans l’entretien des chemins, et en tant que délégué CDTE il a participé à la création de circuits sur la commune de la Ferrière. Nous l’avons rencontré dernièrement alors qu’il accueillait trois clubs équestres de Nantes durant 4 jours, un grand rassemblement de 66 chevaux et 76 personnes. Christian faisait aussi partie de l’organisation, et malgré un timing serré la rencontre fut détendue et chaleureuse.

 

Comment es-tu venu à l’équitation et quel a été ton parcours équestre ?

Je suis d’origine paysanne : le cheval, on travaillait avec. J’ai appris à monter sur une postière bretonne, à cru. A 30 ans, comme je tournais toujours autour des chevaux, avec ma femme on a décidé d’acheter un cheval. J’ai fait mes premières grandes balades sur 3-4 jours, mais ça n’a pas suffit.  Je suis parti avec une amie pendant un mois faire le tour de la Vendée, et après deux Transarmoricaines, on a décidé de faire toute la côte bretonne. Mais j’étais un piètre cavalier. Du coup, à la quarantaine,  j’ai fait « club » le vendredi soir jusqu’au galop 6, et j’ai passé mon ATE dans la foulée.

 

Pourquoi la randonnée ?

Je n’aime pas la compétition. Ça ne m’attire pas, même le TREC. Et puis j’étais déjà randonneur à pied et à vélo. Il y a une phrase d’un groupe de randonneurs pyrénéens que je garde dans ma tête: « La vraie liberté, c’est le vagabondage ». Je pense que c’est vrai. C’est la liberté de l’esprit. On devient randonneur au long cours, c’est presque une drogue.

 

Dans l’année, comment vis-tu le cheval : ton travail, tes sorties, tes randonnées?

C’est plus difficile l’hiver. Je fais des petites sorties, deux à trois heures, souvent seul. L’objectif est s’entraîner, continuer à muscler le dos du cheval et qu’il garde ses habitudes. Après, je le prépare vraiment deux mois avant la rando de mai-juin. Les chevaux perdent vite le souffle, je fais des petits trottings, fractionnés au pas et au petit trot. Et je le réhabitue à plein de choses : ouvrir une carte sur son dos, mettre le poncho…ils redeviennent sensibles quand ils ne travaillent pas.

 

Dans le choix de tes randonnées que privilégies-tu ?

J’aime les rencontres. Tu es dépendant des gens et tu as une obligation d’aller vers eux. En autonomie, les gens ont plus envie de t’aider, et le cheval est un bon médiateur ! On part en randonnée à deux ou à quatre, au moins pendant quinze jours. Et je suis un Portrait C.Tanguy jumentamoureux de l’eau! J’ai fait la côte vendéenne, le canal de Nantes à Brest, et dans les années 80, la côte bretonne de Douarnenez à Omaha Beach. On a eu de la chance, à l’époque c’était possible.

 

Parle – nous de tes chevaux…

J’ai eu une percheronne quand je faisais de l’attelage. Aujourd’hui j’ai une camargue croisée appaloosa. C’est une très bonne jument de rando. Elle est dominante, volontaire et très prudente. Elle fait les baptêmes poneys  au camping. Et puis j’ai un challenge, une tâche devant moi : je viens d’acheter un mérens de 4 ans, ma jument a 16 ans et je pense à la transition cheval. C’est un problème de trouver un bon cheval de rando. Il faut un petit cheval, avec un bon dos. J’adore un cheval avec un arrière puissant, qui engage et qui maintient son pas. Peut être mes origines paysannes ! Je regarde aussi l’œil de l’animal, et j’aime les chevaux qui viennent vers l’homme.

 

 

Si tu devais choisir un moment fort de ton expérience de randonneur, lequel serait-il ?

Portrait C.Tanguy MorlaixC’est arrivé quand j’ai dit à ma mère « Je viens te voir à cheval ». La Roche sur Yon / Morlaix. D’ici le Pellerin j’étais seul, puis jusqu’à Pontivy accompagné par une amie avec qui je randonne depuis 30 ans, et après de nouveau seul. Beaucoup d’émotions en 14 jours ! Tout seul, c’est une expérience à vivre. Tout le temps, non. A plusieurs on peut partager. Et aussi, avec mon amie on a fait la boucle du Parc des Volcans d’Auvergne, c’est magique !

 

 

 

 

As-tu des projets ?

Remonter la Loire à cheval. L’idée serait de partir du Pellerin. On commence à fouiner, à en parler autour de nous et à se renseigner. Et puis refaire la côte vendéenne hors saison.

 

Le mot de la fin, un conseil ?

Partez autonome, sans assistance avec la tente et frapper aux portes des gens, c’est vivre la randonnée pleinement!

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