Rencontre avec Claude Barreau

Rencontre avec Claude Barreau

L’an dernier, à 83 ans, Claude, randonneur passionné, a décidé de se séparer de sa jument. Plus de 50 ans de tourisme équestre…Pour en parler, rendez-vous chez lui où l’entretien a débuté dans une pièce mi-club-house, mi-sellerie…

Spontanément, Claude commence la présentation de ses compagnons de randos…

C’était en 60 à peu près, ma première jument, une jument de selle. Je ne l’ai pas gardée du reste, elle embarquait au galop ! Après j’ai eu un AQPS, mais que je ne l’ai pas gardé non plus parce qu’il était cardiaque. Par contre il passait partout. Il sautait des fossés d’un mètre cinquante de large. Et puis j’ai eu cette pur-sang de trois ans. Elle était gentille, pas mal du tout. Elle m’a fait un cheval, deuxième prix à Poitiers, que j’ai vendu 13000 Frs. Il sautait les obstacles…un chat ! Il n’est jamais sorti.

Vous avez été éleveur ?

J’ai fait naître trois chevaux : un selle français, un pur-sang et un double poney croisé arabe.

Retour aux photos…

Ensuite j’ai eu une trotteuse, pas très longtemps, et puis ce cheval, un espagnol. Il avait beaucoup de sang. Il me fatiguait de trop, mais il était fin Claude barreau avec son polonais sitecomme tout. Je le mettais dans un box, il se mettait debout (je l’ai surpris !) et il mangeait dans le râtelier d’à côté. Ou alors il se mettait à quatre pattes pour passer sous la barrière. Après j’ai eu cette jument pour me reposer, et ce polonais. Un très beau cheval. Et en dernier cette jument, une lusitanienne hyper gentille. Quand je l’ai essayée, elle n’avait pas été montée depuis deux ans, elle n’a pas bougé du tout. Dans Montaigu elle passait partout. Je l’ai vendue il y a quelques mois, c’était peut être trop tôt…

Quel genre de cheval aimez-vous ?

J’aime les chevaux avec beaucoup de sang, calmes quand même mais qui vivent. Au point de vue morphologie, les chevaux épais, pas très grands, 1,55m -1,60m. Je ne suis pas grand, et on prend moins les branches !

Il y a eu une photo de vous dans un magazine qui illustrait un article sur l’esprit western lors de l’Equirando à Lavelanet. Aujourd’hui, cette équitation est en plein développement, mais en 98 ? Qu’est ce qui vous a séduit ?Claude Barreau - revue Equirando 98 site

En Vendée je n’en connaissais peut être pas, mais ça commençait quand même ! Je trouve que c’est adapté et pratique pour la randonnée.

Vous n’avez pas été attiré par les chevaux de races américaines ?

Si, mais c’était très cher.

Mais au fait, pourquoi le cheval ?

J’ai toujours aimé les chevaux. Quand j’étais gosse, il y avait un paysan à Montaigu, je montais sur son cheval pendant qu’il passait la charrue. J’ai toujours supplié mon père de m’acheter un cheval.

Quand avez-vous commencé à monter ?

J’ai commencé à l’âge de 27 ans, chez Mr Penaud. Il avait un château et il faisait des chasses à courre. Malheureusement je n’ai pas de formation. Je vois par exemple : j’étais au Puy du Fou pour acheter un cheval. Je suis allé l’essayer avec une copine, Alexandra, qui a une formation d’avantage classique que moi. Quand on est arrivé, un gars détendait le cheval. Il faisait des écarts à gauche, mais… violents ! Enfin bon, ça ne le dérangeait pas. Alors Alexandra a pris le cheval et elle a trouvé les boutons tout de suite. Je l’ai pris, je n’ai pas trouvé les boutons et il faisait des écarts. Mais j’étais content, je ne suis pas tombé !

Qu’est ce qui vous a attiré dans le tourisme équestre ?

J’aime beaucoup la campagne, la nature, et tout ce qui est convivial, comme les randos avec le CDTE. Quoi que, si vous voulez, ça ne va pas plus loin. Je n’ai jamais eu un coup de téléphone des gars avec lesquels je montais. Il y a des gens qui ne cherchent pas le contact. J’ai appris à être seul.

Vous avez un mur couvert de plaques, flots et trophées. Parlez-nous de votre expérience de randonneur, vos randos et sorties…

J’ai fait trois Equirando : alors, Lavelanet dans les Pyrénées, Egleton dans le Limousin, et en Bretagne, à Malestroit. Et une semaine à peu près par an, Claude barreau plaques et flotsje partais en rando avec un copain de St Etienne de Montluc, Régis Courtin, pas mal aussi avec des amis, les Chiffoleau. On a fait la vallée de la Chézine, le Golfe du Morbihan, le Limousin, le long de la Vilaine en Bretagne…

Vous m’avez parlé de Montcuq…

Oui, on a fait une partie du circuit. On a aussi monté le mont Aigoual ; on était perdu dans les nuages, il fallait presque tenir la queue du cheval de devant. Autrement, je faisais des rallyes. Le dernier c’est à Chaillé sous les Ormeaux, pour moi c’est un des mieux. La Réorthe est très bien aussi, il y en a d’autres. Et quand il faisait beau, je prenais la jument et je sortais tout autour de Montaigu. J’aurai dû, du reste, la garder pour faire uniquement ça, tourner en rond !

Vous prépariez vos randos ou vous partiez en voyage organisé ?

Je faisais les deux. Je partais en non organisé avec Régis Courtin. Il était très bon. Il prenait des circuits tout faits et il réservait les gîtes ou les hôtels.Caude barreau1 rando Limousin - site Du reste, ça ne me gênait pas de dormir dans la paille ou dans un cinq étoiles ! J’ai tout fait. Autrement, pour les organisées, je prenais des adresses au Salon du cheval.

Très vite, vous vous êtes investi dans des associations et vous avez été un défenseur actif des chemins…

La première randonnée que j’ai faite c’était aux Trois Rivières, à Redon. C’est là que j’ai connu Régis Courtin, on a sympathisé tout de suite. Il était président de l’ANTE (Association Nationale pour le Tourisme Equestre), et j’ai été membre de l’association pendant peut être 20 ans, pour les chemins autour de Montaigu. Et puis j’avais monté une association avec Gilles Duchange, les Cavaliers randonneurs des deux Maines, toujours pour la défense des chemins. Autrement j’ai fait partie de l’AMCR aux Essarts, et d’Equi Altitude aux Herbiers.

Si vous deviez choisir un moment fort de votre expérience de randonneur, lequel serait-il ?

Claude barreau3 Châteaux cathares -siteJe ne peux pas dire. Mon espagnol qui avait trop de pétrole ? Peut être quand même les châteaux Cathares. Quand je vois des photos, tous ces endroits où on était avec les chevaux ! Autrement non…c’était un long fleuve tranquille.

 Le mot de la fin…

Ce que j’ai envie de vous dire, c’est que c’est très bien ce que vous faites, parce que ça remet encore le tourisme équestre sur une voie sympathique. Il y a eu une évolution : une plus grande compréhension des cavaliers, certains chemins ont été réhabilités et il y a beaucoup plus de circuits.

En partant, Claude m’a montré l’abri (box) de sa jument, avec un petit paddock derrière sa maison. Et pour terrain de détente, le jardin tout autour…

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