Rencontre avec Claire Sarrazin

Rencontre avec Claire Sarrazin

Qu’est ce qui t’as amené à l’équitation et particulièrement au tourisme équestre ?

J’ai attrapé le virus, très jeune, en allant chez mon oncle qui avait des chevaux. Voyant ça, mes parents m’ont inscrite au Poney Club Yonnais. J’avais 5 ans. Pendant mes vacances scolaires, j’allais à la Pinière, à Talmont St Hilaire. J’appréciais ces stages car on montait en extérieur. J’aime la nature et j’ai toujours préféré me promener au « bac à sable » ! A 10 ans, j’ai eu ma jument, elle avait six mois. Elle a été débourrée et dressée au poney club, et vers 16 ans, j’ai commencé la rando. Je partais 2 / 3 jours avec une copine.

Dans l’année, quelle est la fréquence de tes sorties, tes randonnées ?

Je ne sors pas régulièrement. Ne pas monter pendant trois mois ne me dérange pas ! Je suis plutôt solitaire, je fais des balades et j’essaie de partir en rando au moins une fois par an, seule ou avec mon ami.

Dans le choix de tes randonnées que privilégies-tu ?

J’aime les paysages et les rencontres. Pendant mon voyage, j’aimais bien aller chez l’habitant.

Ton voyage…En 2009, à 22 ans, tu as effectué un périple de 1200 km, une boucle au départ de Vendée vers la Creuse, trois mois en autonomie avec tes deux juments, sans oublier Tao, ton épagneul. Quand as-tu décidé de partir, quelles étaient tes motivations ?

J’ai commencé ma vie professionnelle en 2008, et à la fin de mon contrat,  j’ai voulu rompre avec le rythme, le stress. Je voulais passer plus de temps avec mes chevaux, découvrir de nouveaux horizons et aller à la rencontre des gens. Toutes les conditions étaient là, je me suis dit : « on y va ! »

 

Qu’est ce qui a guidé ton choix pour le Limousin ?

J’ai choisi le Limousin après avoir parlé avec des gens du forum « Par monts et par vaux », et aussi parce que j’avais déjà des points de chute vers Niort, à Cognac et en Dordogne. Et je me doutais que les paysages du Limousin me plairaient !

Ta décision prise, quelle a été ta préparation ?

L’équipe était faite, mes juments se connaissaient. Je leur ai appris à fonctionner en dextre, et pour la jument de bât, à répondre à la voix. C’est venu assez rapidement ! J’ai aussi réalisé un stage de travail à pied avec une amie qui pratique la méthode Parelli. Comme elles sont pieds nus, en plus des recommandations de Myriam Catala (pédicure équin), j’ai effectué un stage de parage avec Richard Waltz. J’ai acheté un bât de l’armée suisse que j’ai équipé de sacoches. C’est un bât solide, mais lourd : 18 kg ! Je l’ai transformé à mon retour. Pour l’itinéraire, j’ai utilisé des cartes au 1/50000ème . La portion de chez moi à Niort était tracée, ensuite je l’ai fait en fonction de mes points de chute. Pour cette préparation, j’ai pris beaucoup de conseils sur le forum et dans le livre d’Emile Brager, « Technique du voyage à cheval »…Mon livre de chevet !

Et l’entraînement physique ?

Je n’ai pas vraiment fait d’entraînement physique, j’y suis allée progressivement. Le parcours était assez plat, sauf à partir de la Corrèze, mais on avait déjà des kilomètres dans les pieds.

 

Peux-tu nous raconter une journée type.

Le matin, la préparation était longue, deux heures. Ensuite, marche et parfois un peu de ravitaillement avant la pause. Et assez tôt dans l’après-midi, je cherchais un endroit pour mettre mes chevaux et m’installer. J’ai peut-être dormi une dizaine de fois sous ma tente, et pour le reste, j’ai été accueillie chez l’habitant, ou au moins sous un toit.

Quel a été le bilan de cette expérience ?

Cette rupture de rythme m’a plu ! J’ai eu une très bonne équipe, je pouvais compter sur  mes juments. Avant de partir, je me demandais si j’allais réussir. Cette expérience m’a appris que je suis capable de partir seule, et qu’être seule, c’est bien pour rencontrer les gens. Et puis, je vais réduire le poids de mon matériel. J’ai déjà allégé le bât, j’ai remplacé les matelassures par du feutre épais.

Si tu devais choisir un moment fort de ton expérience, lequel serait-il ?

Un moment pendant mon voyage. On arrivait sur une rivière, avec un pont impraticable à cheval et pas vraiment de gué : de l’autre côté,  il y avait un talus avec des arbres. On n’avait pas le choix. La traversée s’est bien passée, mais à la sortie, Olynn’ka s’est enfoncée dans la vase jusqu’au ventre. J’ai lâché la jument de bât et sauté de cheval pour escalader le talus. Finalement, après de nombreuses glissades, elles se sont dépatouillées de ce pétrin. Et sans perdre une chaussure ! J’étais fière d’elles.

As-tu des projets ?

Si tout va bien, j’aimerais repartir en 2014 ou 2015. Je voudrais rejoindre une amie dans le Morvan, peut être en longeant la Loire.

Le mot de la fin : un message, un conseil…

Je dirais aux randonneurs qui veulent partir sur du long terme, il faut oser ! C’est un moyen de mieux connaître ses chevaux.

Pour connaître tous les détails de ce périple, retrouvez Claire sur son blog : http://8sabots4pattes2pieds.moonfruit.fr

 

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