Installée dans le marais Breton, à Bois-de-Céné, Nicole Usureau élève des Chevaux de race Camargue. Elle nous parle de ce cheval, emblème de la Camargue, et de son élevage. Rencontre…

 

 

 

 

Qu’est-ce qui vous a amené au tourisme équestre ?

J’ai commencé l’équitation vers 8 ans, en club, où j’ai pratiqué le CSO et le complet jusqu’à 18 ans. Et puis j’ai repris en 97, en achetant mes premiers chevaux Camargue. Le cheval, l’endroit, le plaisir de la découverte, tout se prêtait à la rando. J’aurais aimé faire du tri de bétail si la discipline avait été plus développée à l’époque.

 

Pourquoi le choix du cheval Camargue ?

Mon premier contact avec ce cheval et les éleveurs du cru s’est faite au Salon du Cheval à Paris, lors de la présentation de la race en 97. Ce fut un coup de cœur pour ce cheval et la culture gardiane.

 

Quelles sont ses caractéristiques ?

C’est un cheval entre 1.35m et 1.50m, porteur, avec de l’os, et un pied sûr. Son mode d’élevage, en semi-liberté, fait qu’il est rustique, résistant et endurant. C’est un cheval de tri agile et réactif. Il a du peps ! Un bon Camargue a un pas qui allonge et un petit galop, la « galopette », comme on dit en Camargue. On peut dire qu’il est très attentif et volontaire.

 

On le connaît surtout comme le compagnon du gardian dans le travail du bétail. Aujourd’hui son utilisation s’est élargie à d’autres disciplines, lesquelles?

Il est polyvalent ! Ses qualités font qu’on l’utilise dans de multiples disciplines de loisirs et de sports : l’obstacle, le dressage, l’attelage, et même en endurance. Il y a un élevage en Alsace où les produits sortent régulièrement en compétition. Et c’est un cheval d’extérieur très apprécié en randonnée.

 

Quand avez-vous commencé  l’élevage ? Qu’est-ce qui vous a motivé ?

C’était en 2000. Au début j’avais des chevaux pour le loisir, et l’élevage c’était un autre parcours. C’était le plaisir de faire naître (une naissance dans un troupeau c’est génial !), de faire évoluer le modèle selon le choix de l’étalon, et d’éduquer les poulains.

Parlez nous de votre élevage, de votre gestion …

J’ai 3 poulinières et 4 hongres sur 20 ha de marais. J’ai commencé avec deux poulinières nées en Camargue, et à partir de 2005 j’ai utilisé mes propres produits. J’ai choisi de faire saillir mes poulinières dans le berceau de race, et tous les deux ans je descendais mes juments en Camargue. Je les laissais un mois à la manade. Le troupeau est toujours dehors, sans abri. Dans l’esprit du cheval « dehors, en liberté », j’ai évolué vers un élevage naturel : une alimentation sans compléments, parage naturel, poulinages en liberté … J’ai fait naître une dizaine de poulains sans jamais surprendre une naissance ! Ils sont éduqués par la mère et le troupeau jusqu’au sevrage, vers un an. Je les manipule très tôt, puis je les confie à Mickaël Gatelet, éleveur de chevaux Camargue en Bretagne, pour les éduquer à la monte. Ce sont des chevaux tardifs, je les vends vers 4 ans.

 

La zone d’élevage s’est étendue, et il existe des distinctions. Quelles sont-elles ?

On distingue les élevages « dans le berceau de race » c’est-à-dire Camargue et petite Camargue, avec l’appellation « en manade » ou « hors manade », et les élevages « hors berceau » pour les autres.

 

Si vous deviez choisir un moment fort de votre expérience d’éleveur, lequel serait-il ?

Quand le poulain change de rang dans le troupeau. Un jour, il est autorisé par le groupe à prendre son tour de garde, il bascule de l’autre côté. C’est un moment d’émotion fantastique !

 

 

 

Le mot de la fin…une réflexion sur le métier d’éleveur ?

Le plaisir de l’élevage c’est l’observation du troupeau. On apprend en les regardant !

 

 

 

Share